mardi 24 juillet 2018

Otazu, Rosé, 2017


C’est l’été. Il fait chaud. On boit du rosé. Évidemment. Nous sommes chanceux au Québec. Il y a plusieurs variétés, provenant de plusieurs pays offrant un éventail de saveurs pour à peu près tous les palais. 

Je dois écrire quelques lignes sur celui-ci. Vous savez, il y a longtemps que je ne blogue plus (sur les rosés😉)…l’été passe trop vite…on prend ce qu’il y a sur les tablettes en se fiant sur ce qu’on a déjà bu et hop! On accompagne et on boit. Next!

Ce rosé d’Otazu m’a fait ralentir; ralentir pour déguster, plutôt que boire. Le signal-sur-bruit, c’est ce qui se démarque de la routine. Ce rosé est fait à partir de tempranillo par saignée; un beau caractère singulier donc avec des arômes persistants et complexes qui mélangent floraison aux petits fruits rouges et agrumes. En bouche, il y a tout un équilibre de fruit, de végétal, d’acidité, de sucre (2.2g/l pour 13% d'alc.) avec une longueur juste, qui nous ramène rapidement la coupe aux lèvres. Du bonbon.

Il tombe en dessous de la barre des vingt dollars, donc pas dans les meilleures aubaines, mais un rapport qualité-prix très juste selon moi pour ce qu'il offre. Il sera, je l’estime, un passe-partout distingué qui devrait plaire à un large spectre de papilles, et de mets…tant qu’il y en aura…

Bon été!

Code SAQ :  13287274
CDN $18,90







mardi 21 novembre 2017

Bodegas Paniza, Viñas Viejas de Paniza, 2012

Une bouteille prise en passant lors d’emplettes. Le prix relativement doux, le placement des caisses en amont d’une allée et le style sobre de l’étiquette ont eu raison de ma main, qui a rajouté une bouteille au panier. 

J’aurais dû me méfier du petit médaillon « Parker ». Un jus de planche dans lequel une lueur de fruit résiduelle et métallique s’accroche à l’identité du grenache. Le reste fut meilleur la veille, plus froid, et je crois que je suis gentil. Pour remplacer l’essence de vanille dans les recettes. Certains aiment peut-être ce style BCBG pop. Moi non; je considère ceci plutôt une « boisson aloolisée » qu’un vin proprement dit. Il faut dire que je reviens d’un voyage où des vins d'une autre trampe furent dégustés entre copains. Ma sévérité est donc possiblement le résultat du contraste. Mais pour moi, ce vin manque de singularité et de finesse. Ahem. Next!

Code SAQ :  12721905
CDN $15,50






Château d'Angludet, 2009

J’ai reçu l’autre jour une commande spéciale de la SAQ; quelques bouteilles de Château d’Angludet 2012. Il s’agit d’un vin de garde; je m’attends à ce qu’il se bonifie au courant des années. Il faut être patient…et quand le boire exactement? C’est une bonne question. On peut avoir une opinion informée, une intuition de sagesse, mais il demeure un voile de mystère sur cette dimension du vin. Il y a les courbes de projection des spécialistes qui sont fortes utiles. Mais, c’est une surprise à chaque fois…

La curiosité l’emporte et je décide d’ouvrir une bouteille ‘de la même sorte’ mais du millésime 2009 qui repose en cave. J’en ai quelques bouteilles et je considère que je peux me permettre le risque d’une ouverture prématurée. Il faut dire que le millésime 2009 fut fabuleux en Bordeaux et que cette bouteille n’a même pas 10 ans…

Effectivement, le vin m’éblouit avec sa puissance et son tonus. Il est austère. On dirait qu’il n’est pas content de s’être fait réveiller! Ça s’estompe avec l’aération en carafe. La bouche est droite et précise mais avec une complexité qui est encore tendue. Le nez révèle des arômes fruités agréables. La robe est éclatante. Il y a des notes vanillées, cuirées qui font écho au chêne. C’est un vin qui doit vieillir encore pour plusieurs années.

Le millésime 2012 sera certes différent, et après consultation des courbes de longévités dans le Guide Phaneuf, il semblerait que je devrai boire le 2012 avant le 2009 finalement!


Un 2/3 donc par ma faute. On vise la note parfaite pour la prochaine ouverture de ce vin!

Code SAQ :  12908358
CDN $69,00





samedi 6 mai 2017

Le vin dans l'eau...

J’ai le gout d’écrire; le gout de fuir, comme l’eau qui s’échappe de la neige au printemps. Après une absence prolongée, les remords viennent m’arracher une explication. Je le fais pour moi, pour colorer l’espace-mots d’impression et de contexte. Mais si cela te plait, lecteur égaré, fidèle ou curieux, et bien tant mieux…

Le hiatus se rompt comme l’inspiration profonde à la suite d’une presque-noyade. Je sors la tête de l’eau un instant. Ce réflexe n’est pourtant pas garant de regain vers une quelconque stabilité pérenne. Je dévale encore les remous de l’espace-temps. La mouvance est ma constance…

Et puis le vin lui? Et bien je le bois, tout simplement. Ça, je n’ai pas vraiment arrêté. Tout a commencé par un été de lassitude, comblé de plusieurs rosés et blancs simples redondants de plaisirs. Une simplicité de boire s’est installée, comme un parfum estival pour l’âme. J’ai mis la curiosité scientifique sur pause. Et en même temps, la plume généreuse du partage s’est tarie…ma curiosité a fait place au moment. Quand ceci se produit, il n’y a plus de science : le moment se fait davantage poésie. Et la poésie est une métaphysique intérieure – une sexualité spirituelle. Et quand on vit ce moment, la seule façon de le partager vraiment est dans le même espace-temps. Quand on le décrit, ça devient de la masturbation de l’ego…et un simple écho d’une lointaine musique…il est déjà trop tard...alors il n’y a pas vraiment plus à dire…


J’écrierai à nouveau sur le vin. Mais mon rythme est devenu plus langoureusement chaotique, comme les strates de sédimentation au travers des millénaires, bien définies, et parfois régulières, mais aussi parfois avec une régularité irrégulière. À mes yeux, la complexité de cette géologie est l’essence même de la beauté naturelle. Et je désire demeurer le plus naturel possible…

vendredi 6 mai 2016

Alto Moncayo, Veraton, 2013

De beaux arômes fruités et légèrement boisés se dégagent à l’ouverture avec des notes qui me semblent tertiaires à peine perceptibles. Il a un beau bouquet. L’acidité est présente en bouche sur un fruité croquant. Le haut taux d’alcool (15,5%) n’alourdit en rien le vin – on ne le ressent pas, à moins de finir la bouteille seul ? ;-) C’est très ‘smooth’ en bouche, avec des notes d’épices (poivre). L’effet du bois est bien marqué mais pas oppressant – le style Espagnol bien maitrisé. La finale est capiteuse et beurrée. Tout est bien équilibré. Un vin 100% grenache élaboré en altitude avec de vieilles vignes dans une région d’Espagne que j’affectionne particulièrement : Aragon. Un vin magnifique qui m’a séduit.

Code SAQ :  11668241
CDN $34,00






dimanche 20 mars 2016

O. Fournier, Alfa Centauri, 2010

Le liège casse et s'égraine à l'ouverture. Argh! C'est toujours déstabilisant. Suivant des efforts additionnels délicats, le vin est dans le verre et s'ouvre sur le fruit avec une belle profondeur d'arômes. Les parfums évoluent vers le pruneau frais et juteux. Anis lointain. Poivre subtil. En bouche le fruit est croquant. Les tannins sont très fins, et doux. Il y a une légère astringence contrebalancée par une impression de gras. La longue finale procure plénitude.

Ce vin du Chili est un assemblage de 70% de cabernet franc, 20% cabernet sauvignon, 5% syrah et 5% carignan. Les raisins ont été cueillis à la main en Avril 2010, 18 mois en barrique de chêne Français, fermentation de 6 jours en cuves inox et 15 jours de macération à 24 degrés Celsius. Pas filtré. C'est écrit sur l'étiquette – oh que j'aimerais qu'il y ait un standard d'information sur toutes ces bouteilles...


C'est un très beau vin qui devrait encore bien vieillir je crois. À revisiter dans 5ans...il fut disponible lors d'une opérationspéciale du courrier vinicole au coût de $52 CDN. Il vaut ça selon moi. Le gourou Parker semble l'avoir bien aimé aussi...mais ça, je m'en fou...






dimanche 13 mars 2016

Verticale de Gewurztraminer, Hugel (2004, 2005, 2006, 2007)


C'était novembre. Il faisait gris. Il paraît que la température peutinfluencer notre humeur...mais on peut toujours trouver le soleil encapsulé dans une bouteille. Prendre un verre en bonne compagnie, accompagné d'une bouchée, fait vite oublier le crachin dans l'air.

Il y avait plus d'un verre cette fois-là...c'est peut-être un antipode à Éduc'alcool (désolé, leur mission est pleine de sagesse), mais comme un autre sage aurait dit: «La modération a bien meilleure goût» surtout en modération. Nous étions loin de la civilisation. Nous avions la forêt endormie comme toile de fond. Nous avions l'isolement. Et nous avions amené une expérience: une verticale d'un vin qu'on apprécie déjà, le 'simple' Gewurztraminer de Hugel. Il y a une beauté dans la simplicité, sauf qu'il y a ici paradoxe. L'apparente simplicité cache une beauté complexe...

Nous avions devant nous les millésimes 2007, 2006, 2005 et 2004 (on peut voir les différences de couleur de gauche à droite respectivement sur la photo ici-bas).



Aucun vin n'était bouchonné ou semblait déceler un quelconque défaut.

Le 2004 est peut-être sur le déclin. Quoique l'équilibre est préservé et la rondeur typique du cépage est encore bien présente. Il démontre un nez très légèrement pétrolé et offre tout de même une évolution intéressante à l'aération. Il fut agréable.

Le 2005 quant à lui offre une particularité de fleurs sauvages au nez. Il y a une petite note toastée en bouche et il est plus fin et délicat. Très agréable.

Le 2006 démontre le caractère le plus 'moelleux' des quatre. Il a un nez plus gras et la bouche suit. Je dirais qu'il s'approche du caractère du pinot gris avec un clin d'oeil aux vendanges tardives – il serait intéressant de comparer les conditions de culture et vendanges entre les années. L'acidité demeure tranchante ce qui le maintient en parfait équilibre et fait de celui-ci le plus charmeur des quatre selon moi.

Le 2007 est le plus contemporain et affiche une bouche racée avec une droiture plus affirmée et lui aussi une belle acidité mais d'avantage de 'tension', probablement dû à son âge.

Ils étaient tous bons. Nous les avons dégustés avec quelques bouchées de saumon fumé du Fumoir du Coteau; un accord fantastique et incontournable.

La conclusion de cette belle expérience est qu'on peut se procurer beaucoup de plaisir à suivre l'évolution d'un vin qu'on aime à prix raisonnable quand le cépage, le terroir et la production sont de qualité. 

C'est un secret de polichinelle aussi que les blancs vieillissent en fait très bien en cave, surtout ceux de l'Alsace. J'ai en fait plus de confiance pour la garde des vins blancs (vs. Rouges). Le millésime 2013 est présentement sur les tablettes de la SAQ à $20,95 CDN. Il n'y en a pas toujours beaucoup n'importe où, donc je suis content de ne pas avoir des milliers de lecteurs ;-)


Pour la constance du bonheur qu'il procure à ce ratio qualité-prix:




P.S. Le gewurztraminer est un cépage qu'il faut apprivoiser. Les styles varient beaucoup et certains peuvent être assez exhubérents. Ils peuvent même être 'agressants' ou 'tannants' pour certain. Le style plus droit et sec maitrisé par Hugel le distingue selon moi. Les gouts du vin demeurent une préférence. Il n'y a rien d'absolu dans ce monde...